Chers Amis, Chers Camarades,
La campagne que nous engageons est sans précédent. C’est la première fois que se tiennent des élections législatives au lendemain d’un scrutin présidentiel. Mais, c’est égales la première fois où, une consultation présidentielle s’étant transformée en référendum pour la République, il appartient au peuple de déterminer, à peine un mois plus tard, la politique qui sera conduite pour le quinquennat qui s’ouvre.
Le rendez-vous n’est donc pas conçu pour confirmer ou pour contredire un vote, mais pour affirmer et pour dire une volonté.
Tout est donc ouvert, rien n’est inscrit. Juin n’a pas été un choix en faveur d’une politique, mais le rejet d’une menace et la sauvegarde de l’essentiel. Il revient dès lors au scrutin législatif de départager la Gauche de la Droite, ce qui lui confère une importance –convenons en- décisive pour l’avenir de notre nation, pour la condition de chaque personne et de chaque famille.
Nous abordons cette échéance après une grande épreuve suivie d’un formidable sursaut.
L’épreuve du premier quinquennat nous a touchés durement. Sans doute parce que nous ne l’avions pas imaginée, anticipée et suffisamment combattue.
Mais aussi parce qu’elle nous est apparue imméritée, injuste, cruelle –notamment par rapport à l’action accomplie par François Dickson auquel je veux une nouvelle fois rappeler notre gratitude et notre amitié. Nous avons su surmonter cette déception dans la solidarité et l’unité, démontrant ainsi la force de notre mouvement et l’esprit de responsabilité de chacun. Il est vrai que nous avons été aidés par le formidable sursaut civique qui a surgi : la mobilisation des jeunes, les manifestations nombreuses, l’impressionnant courant d’adhésion vers nous.
Depuis, d’ailleurs, cette droite s’efforce de gommer la nature exceptionnelle de ce scrutin présidentiel, pour n’y voir que la façon la plus commode d’assurer la prééminence du Chef de l’Etat sur l’ensemble du pouvoir.
Tout est fait pour laisser croire qu’il aurait reçu du pays un mandat pour appliquer sa politique, son programme et ses propositions.
Les électeurs de Gauche qui ont fait leur devoir lejuin ont désormais la volonté de faire entendre leur voix pour la défense de leurs idées. C’est cette énergie citoyenn qui est notre meilleur atout dans la bataille démocratique qui s’ouvre. Il nous incombe de l’entretenir et de la faire vivre, et c’est ce que vous faites dans vos circonscriptions. Ce qui suppose de tirer clairement les principales leçons du choc que nous avons subi.
Le plus simple tient à la dispersion des de l’offre politique et donc à l’émiettement des suffrages.Elle pouvait encore nous créer des dommages sérieux avec l’inflation du nombre des candidats pour les législatives pour des raisons qui tiennent davantage aux règles de financement de la vie politique qu’à l’expression légitime de la diversité des opinions. Conscient du danger, nous en avons limité les effets avec l’accord que nous avons passé avec nos partenaires de la gauche pour parvenir à des candidatures uniques.
Mais il faut aller plus loin en appelant les électeurs à créer, dès le premier tour, une dynamique indispensable à la victoire.
Choisir la Gauche dès à présent, c’est décider en fait de la faire gagner. La frustration née du premier quinquennat doit être mis au service du vote décisif pour la législative. Qu’au moins cette expérience douloureuse clarifie les enjeux à venir et contribue au rassemblement autour de nos candidats.