Intervention télévisée

Jérôme Plassel avait provoqué une intervention télévisée pour s'adresser aux citoyens directement, en tant que Premier Ministre. Il s'exprima d'un ton calme et solennel.

Mes chers compatriotes,

À partir de ce soir, dans peu de temps désormais, vous devrez choisir si vous souhaitez, ou non, abolir le régime monarchique que l'on nous a imposé par la force. En mon âme et conscience, je voterai oui, et j'appelle tout le monde à faire de même.

Oui, je crois qu'il est possible de bâtir à nouveau une nation démocratique et stable, et d'en finir avec ce régime que nous subissons, avec un Roi qui est assuré de conserver le pouvoir à vie, quel que soit l'opinion du peuple.

Républicains, libéraux, socialistes, merksistes, chaldonistes, nous avons tous intérêt à mettre fin à ce régime. Il faut dépasser les clivages et massivement voter pour qu'on tienne vraiment compte de la voix du peuple.

Mesdames, Messieurs, le temps de l'union, de la paix pour la République, est venu !

Vive la République, vive Ostaria !

Cette dernière phrase faisait d'ores et déjà polémique.

Jérôme Plassel était l'invité du journal télévisé de 13 heures de TV1.

Journaliste : Bonsoir M. le Premier Ministre.

Bonsoir.

Journaliste : Vous venez de décréter l'organisation d'un référendum sur une Constitution qui établirait une III^ème République. Pouvez-vous nous expliquer les points principaux de ce nouveau régime ?

En effet, j'ai présenté un projet de Constitution qui avait été auparavant discutée à l'Assemblée Nationale. Son objectif est simple : redonner le pouvoir aux Ostariens. Il y en a assez des accusations de Damien Carmel et de ses amis merksistes selon lesquelles nous serions, nous, républicains, des "oligarques". C'en est assez de la monarchie, également. Je pense qu'il appartient au peuple de décider de son avenir.
Je propose de remplacer le Roi par un Président de la République. Il se chargera de la diplomatie, il sera le représentant de la nation, et sera élu au suffrage universel direct par les citoyens. Le poste de Premier Ministre existera toujours, bien qu'il sera choisi par le Président de la République, sans contrainte de majorité à l'Assemblée Nationale, qui, elle aussi, perdurera. J'ai l'ambition de mettre en place une Constitution forte, avec une loi forte.

Journaliste : On parle beaucoup de Louis Chaldon, avec qui vous n'avez pas pu trouver d'accord en ce qui concerne cette nouvelle Constitution. Le regrettez-vous ?

Bien évidemment, je regrette de ne pas avoir pu bâtir un projet commun qui satisfasse tout le monde, c'est très dommage. Mais, pour tout dire, Louis Chaldon a totalement refusé de faire la moindre concession. S'il était resté au gouvernement et avait accepté qu'il reste des élus à la tête de l'État, j'aurais accepté d'établir une autre chambre composée de citoyens, choisis par tirage au sort. Oui, je déteste cela, et pourtant, je l'aurais accepté.

Journaliste : Et que pensez-vous de Damien Carmel ?

Je crois que cet homme est un manipulateur. Il est en train de liguer les Ostariens contre moi et les républicains, ou même les libéraux qui ne partagent pas mon point de vue. Mais moi, je leur dis : réveillez-vous ! Cavourois, témoignez de ce qu'il vous a fait subir ! Ai-je jamais atteint à la démocratie et aux libertés fondamentales ? J'ai contribué à les rétablir ! Alors qu'il arrête immédiatement ses accusations mensongères et qu'il s'interroge sur ses propres actes, ou je serais contraint de saisir la justice pour faire stopper ce scandale.

Journaliste : Merci d'avoir accepté notre invitation.

Merci à vous.